Daniel en Afrique pour le Paris-Dakar et "Paris du cœur"

 

1983

 

Passionné de sports mécaniques, Daniel participe en janvier à la course du moment, le Paris-Dakar. Tombé en panne à la première étape, il suit la caravane en touriste et découvre alors l'Afrique. Électrochoc pour le chanteur : il prend conscience de la famine et de la pauvreté du continent. Revenant avec des images dures "Lorsqu'on voit au détour d'un village un môme à quatre pattes en train de ramasser des mouches pour les manger, il n'y a plus rien à dire".

Daniel est sous le choc et il a pris cette réalité comme une claque personnelle! Dorénavant, ses chansons portent le message idéaliste d'un Occident qui paierait sa dette aux pays les plus pauvres, d'où son album "Loin des yeux de l'occident"...

 

(Daniel Balavoine & Jean-Luc Roy)

 

 

 

 


 

 

1985

 

Le 1er janvier 1985, Daniel se lance dans son deuxième Paris-Dakar comme copilote de Jean-Luc Roy à bord d'un Toyota et ils arriveront à Dakar à la 30ème place.

 

 

(Daniel Balavoine & Thierry Sabine)

 

 

 


 

1986

 

Le représentant en France de Band Aid, Lionel Rotcage, l'encourage ainsi que Michel Berger, France Gall et Richard Berry à s'investir dans son opération "Action école" qui consiste à créer des comités d'élèves dans tous les établissements scolaires de France afin de lever des fonds et de financer des projets précis sur le continent africain.

 

Parmi ces projets, Daniel Balavoine se voit confier la responsabilité de l'opération "Pompes à eaux pour l'Afrique" qui l'amène à repartir sur le Paris-Dakar, non pas cette fois en tant que concurrent, mais comme ambassadeur des "Paris du cœur". Il supervise, avec l'aide du créateur et directeur de la course Thierry Sabine, ce programme en prenant appui sur le rallye.

 

(Daniel Balavoine & Thierry Sabine)

 

À l'aide d'une caméra et d'un appareil photo, il réalise un reportage au fur et à mesure de ses arrêts dans le but de le présenter sur le plateau de "Champs-Elysées"  peu après son retour.

 

Ainsi, le 8 janvier 1986, on le voit assistant à l'installation d'une pompe à eau solaire dans un village voisin d'Agadez et c'est probablement sa dernière apparition télévisée...

 

 

 

 

Sur le Dakar, l'étape Niamey-Gourma-Rharous, longue de 843 kilomètres, débute à 4 heures du matin. Directeur du rallye, Thierry Sabine en donne le départ. Le climat est capricieux, un vent de sable non négligeable se lève le 14 janvier 1986.

 

La matinée bien entamée, Sabine et Balavoine se rejoignent à l'aéroport de Niamey afin departir pour Gao. Arrivés à 10h30, ils s'entretiennent avec le gouverneur malien au sujet des pompes à eau. L'ambiance est animée car beaucoup de problèmes subsistent dans le bon déroulement de l'action humanitaire : les autorités bloquent les camions des "Paris du Cœur", qui ne peuvent ainsi faire route vers le Mali. Les échanges se prolongeront jusqu'à 16 heures.

 

(Daniel Balavoine & Thierry Sabine)

 

Peu après, Sabine propose à Balavoine de le suivre afin de donner le coup d'envoi d'un match de football opposant l'équipe de Gao à celle de Mopti, match organisé dans le cadre du "Paris-Dakar". La cérémonie s'éternise d'autant plus que, le gouverneur ayant fait le déplacement, le chanteur en profite pour poursuivre la discussion.

 

(Quelques minutes avant le match)

 

L'hélicoptère de Thierry Sabine, piloté par François-Xavier Bagnoud, est prêt et doit initialement embarquer (outre les deux personnes citées précédemment) le technicien radio Jean-Paul Le Fur ainsi que Jean-Muc Roy et Yann Arthus-Bertrand. Ces deux derniers s'apprêtent à filmer et photographier comme tous les jours le secteur Gao-Gourma. Balavoine n'est alors absolument pas prévu à l'appel.

 

Coup du destin: un avion en provenance de Bamako se pose entre-temps. Les deux journalistes proposent alors de céder leurs places à bord de l'hélicoptère, préférant prendre l'avion pour rentrer. Il est 17 heures, le jour décline et la météo se dégrade progressivement, le vent se relève (il avait pourtant décru l'après-midi). Sabine, se souvenant que le chanteur lui réclamait inlassablement un baptême de l'air en hélicoptère, profite de l'occasion et lui attribue au dernier moment un siège. Devant l'offre, Balavoine, anxieux, hésite longuement, puis finit par monter à bord, pressé par le temps.

À 17 heures 15, l'appareil décolle et doit rejoindre le bivouac de Gourma-Rharous, arrivée de l'étape. Il leur faut parcourir environ deux cents kilomètres depuis Gao dans des conditions délicates. Les passagers respectifs sont donc à cette heure: Sabine, Balavoine, François-Xavier Bagnou et Jean-Paul Le Fur.

 

Vers 18 heures 10, ils se posent une première fois à Gossi au départ de la deuxième épreuve chronométrée; Sabine en profite pour discuter avec des concurrents. Le vent de sable se faisant de plus en plus fort, il leur faut repartir d'autant plus que leur hélicoptère n'est pas équipé pour voler de nuit. La jeune journaliste Nathaly Odent présente sur les lieux monte spontanément à bord, comme elle a l'habitude de le faire chaque jour avec n'importe quel appareil de la course. Elle occupe ainsi la dernière place vacante, à l'arrière avec Balavoine.

 

La nuit désormais tombée, ils suivent le fleuve Niger (un repère plat et simple) afin de limiter tout risque. Vingt-deux kilomètres avant leur destination, ils n'ont d'autres choix que d'atterrir en urgence, toute progression étant désormais impossible, puisque du vent l'on est passé à la tempête. Il est 19 heures, Sabine sort et croise une voiture. D'un ton calme et rassurant, il demande aux pilotes de signaler leur position au bivouac afin de réquisitionner un véhicule et de les ramener.

 

Mais inexplicablement, alors que tout danger était désormais écarté, l'appareil va redécoller et progresser avec comme seul repère au sol les feux arrière d'un 4×4 ; Les deux concurrents à l'intérieur seront témoin de la filature. Volant en rases-mottes et balayé par les bourrasques, l'engin tangue dangereusement. Fatalement désorienté, il passe sur l'avant-droit du véhicule, porté, diront-ils, par une vitesse horizontale très élevée. Ce dernier heurte, soit le sol, soit l'un des rares arbres présents, et part en looping sur plus de 150 mètres en se désintégrant. Il est alors 19 heures 20; le crash se produit à seulement 8 km de Gourma-Rharous en plein désert. Les cinq passagers meurent sur le coup . Les occupants de la voiture qu'ils avaient suivie comprennent bien vite ce qui vient de se produire et s'approchent des débris. Seuls, n'ayant rien pour venir en aide à d'éventuels blessés et par peur d'une explosion (il subsiste une très forte odeur de kérosène), les concurrents préfèrent parcourir les derniers kilomètres le plus rapidement possible pour demander du secours. Sur la route, ironie du sort, ils croisent le pick-up destiné à prendre en charge les passagers de l'hélicoptère. Les témoins, enfin arrivés à destination, racontent l'accident, mais les autorités de la course demeurent durant quelques instants incrédules vis-à-vis de l'événement, d'autant que Sabine leur a demandé assistance quelques minutes auparavant. Pour eux, l'hélicoptère est toujours posé, en attente. Puis on prend progressivement conscience de l'accident, de nombreux véhicules rebroussent chemin, arrivent sur les lieux et doivent se résigner à constater les morts.

 

En France, la catastrophe n'est connue que le lendemain dans la matinée...

 



20/02/2011
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